Inauguré en octobre 2015, le Mémorial du Camp de Rivesaltes est construit au milieu des vestiges des baraquements, témoins du destin de plus de 60 000 personnes. Cette marque dans l'espace en fait un lieu unique, qui rend compte des traumatismes du second vingtième siècle : la guerre d'Espagne, la Seconde Guerre mondiale et les guerres de décolonisation.
Le Mémorial est un lieu d'histoire et de mémoires, ouvert sur le monde contemporain. À travers ses expositions et sa programmation scientifique et culturelle, il a pour vocation la diffusion de la connaissance historique, notamment à destination de la jeunesse.
Il s'agit, enfin, d'un bâtiment hors du commun qui a valu l'Équerre d'argent à son architecte, Rudy Ricciotti.
Le Mémorial est le fruit de plusieurs années de concertation scientifique, politique mais aussi pédagogique et mémorielle, autour du camp de Rivesaltes et de son histoire.
En 1997, c'est la découverte, dans une déchetterie de Perpignan, d'archives du camp relatives aux internés juifs et à leur déportation qui crée l'émoi. Peu de temps après, l'écrivain Claude Delmas et l'enseignante Claude Vauchez lancent une pétition nationale pour faire connaitre la mémoire du camp et mobiliser contre sa destruction.
Serge Klarsfeld se charge d'activer les réseaux nationaux. Simone Veil, Robert Badinter, Claude Simon ou encore Edgar Morin y déposeront leurs signatures. Le nouveau président du Conseil général des Pyrénées-Orientales, Christian Bourquin, s'engage alors dans la protection du site (îlot F), qui est inscrit aux Monuments historiques en 2000.
Le projet du Mémorial, parrainé par Robert Badinter, prend une nouvelle dimension lorsque l'architecte Rudy Ricciotti remporte, en 2006, le concours d'architecture. Les travaux débutent en 2012 et dureront trois ans, jusqu'à son inauguration en présence de l'ancien Premier Ministre, Manuel Valls.